D’une multitude de bagatelles, qui demeurent ces dernières années son genre de prédilection, Silvestrov a pour la première fois dans ce recueil constitué cinq cycles. Son intérêt pour les bagatelles se porte en première ligne sur la mélodie, non pas comme un produit fini mais plutôt comme une réponse à des intonations, appels, motifs « instantanés » comme l’éclair, qui ne laissent plus de répit à l’oreille du compositeur. La forme, brève, permet de capturer l’ « instant » » ou le « moment musical » comme tel et de le « retenir » (Verweile doch! Du bist so schön!... - Arrête-toi, tu es si beau!... Goethe). Ainsi, ces miniatures musicales ne sont plus seulement de petites fantaisies insignifiantes (des bagatelles), elles deviennent - comme le dit Silvestrov à moitié en plaisantant - « de sublimes futilités qui ne contiennent rien sinon… de la musique. » (Tatiana Frumkis)
M.P. Belaieff Musikverlag